Evaluer par compétences en EMI (ou les pieds dans le plat)

 L’approche interrogative et la démarche de projet font partie de mon enseignement de l’Education aux Médias.

Au-delà de la simple dévotion a l’autel de l’esprit critique, je me suis vite retrouvé confronté à la question non seulement de l’évaluation et du suivi. Bien sur une possibilité lors des travaux interdisciplinaires est de « noter » la restitution en relation (ou non) avec les enseignants en utilisant une grille d’évaluation chiffrée, ce que j’appelle l’évaluation co disciplinaire dans la mesure où deux enseignants évaluent ,non pas chacun une partie du projet, même si certains points du barème concernent parfois plus l’un ou l’autre des enseignants, mais opérent une évaluation conjointe ( ce qui impose de s'asseoir ensemble à un moment. si, si, si, si...)et chacun apporte sa spécialisation au niveau disciplinaire et transversal.

 

 L’éducation aux Medias, dont l’appellation suscite de nombreux débats, est pour moi le cadre systémique ou enseigner les compétences info-documentaires, mais aussi un environnement d’apprentissage ou l’élève est susceptible de s’interroger, de s’approprier des démarches relatives à son rapport personnel a l’information.

 Dans ce cadre la nécessité d’un suivi et d’un retour critique pour les élèves me parait plus que nécessaire. Je sais que tel élève a des problèmes lors de son travail de recherche/ restitutions/ validation de l’information, je peux lui mettre une note chiffrée qui indiquera ce manque, mais comment lui le sait-il ? Comment mettre le doigt sur les qualités de son travail et en même temps relevé les incohérences qui l’empêchent d’avancer dans sa formation et son rapport a l’information.

Depuis mes débuts, malgré toutes les controverses et les cris d’horreur (Quoi ! Mais on ne va pas évaluer les élèves en plus !) j’ai toujours évalué mes élèves par compétences : d’abord sous forme d’un journal e recherches sur lequel je mettais des croix, puis sous forme d’une liste à valider et faire valider par les professeurs du projet, j’ai tenté un certain nombre de formules. Je me permets donc de mettre les pieds dans le plat car la question de l'évaluation ou tut du moins du suivi me parait importante.

Images

Plus qu’une simple conformité a la mode, j’en suis arrivé à ce système car je me suis aperçue que les monstres n’avaient parfois aucun recul sur leur travail, confondaient le temps passer à faire les recherches sur Internet avec la pertinence de la recherche (mais j’ai travaillé longtemps Madame ! Non tu es reste longtemps sur Internet ça n’est pas tout à fait pareil) Il s’agissait également de faire passer le morceau car j’adore ce que je fais, je me rends bien compte que la théorie de la recherche documentaire n’est surement pas le moment le plus fun du cursus scolaire. Les projets sont funs, les restitutions numériques sont supers, mais il me parait indispensable de dispenser un certain nombre d’objectifs intermédiaires pour parvenir à l’appropriation de la démarche d’investigation documentaire par les cerveaux en développement préfrontaux de mes élèves (Ca m’épate toujours d’enseigner l’esprit critique a des petits cerveaux qui ne peuvent intégrer ce concept qu’avec le recul d’une dizaine d’années. M’enfin on peut quand même essayer !!!)

Depuis deux ans je travaille à chaque séance sous forme de tableaux de compétences que je remplis en cours et fin de projet.J’ai donc choisi de travailler à partir de la taxonomie de Bloom plutôt que de jongler avec les acquis non acquis/ en cours d’acquisition

Bloom 1

Evaluation par competences bilingue

Afin de travailler efficacement car je commence à avoir un certain nombre de niveaux avec un certain nombre de classes à suivre, j’ai réalisé des Google sheets Bulletin de compétences qui me permettent de suivre mes élèves à partir de l’ordinateur ou sur une tablette, l’intérêt des documents Google étant leur accessibilité.

Bilan competences

Les résultats sont ensuite communiques individuellement aux élèves et je fais un bilan général de la classe.

J’ai également créé des filtres qui peuvent me permettre de cibler des élèves qui ont de grosses difficultés selon les compétences identifiées.

Les tentations :

  • Trop de compétences Une première étape consiste à être clair dans sa propre tète à propos de l’utilisation des compétences et de rester cohérent sur l’année malgré  els changements, évolutions qui peuvent intervenir Ainsi pour chaque thématique de projet (recherche, lecture, media, citoyenneté) j’ai choisi 3 ou 4 compétences à évaluer. Ce sont les critères de ses compétences  qui doivent être cibles lors des bilans de compétences et ce qui est le plus important c’est bien d’expliquer sur quoi je vais évaluer aux élèves pour qu’ils aient conscience de leur réussite ou de leur perfectibilité et ne pas sombrer dans un jeu de case à cocher. On peut démultiplier les compétences à l’infini, mais il faut toujours être capable de prendre un peu de recul. Je me demande souvent si je que je fais sert vraiment à l’élève et j’adapte en fonction. Cela permet aussi d’être cohérent avec la note de projet chiffrée que je suis parfois amenée à mettre avec l’enseignant. L’évaluation par compétences si elle survient une séance avant pour donner la possibilité d’améliorer le travail permet de comprendre réellement les difficultés qui se sont présentées (je n’ai pas bien sélectionne mes documents, je n’ai pas bien soigné la restitution finale…)
  • Trop de bilans de compétences. Pour être pertinente, ce système doit intervenir assez fréquemment pour que les élèves n’oublient pas son intérêt, mais ne pas être une perte de temps pour l’enseignant et pour les élèves (A évaluer on en oublierait d’avancer)
  • La simplification Avec 3 ou 4 classes par niveau sur lesquels je vais intervenir plus régulièrement encore l’année prochaine, il ne faut pas se laisser happer par le processus et rester au plus simple pour que cela ne devienne pas complètement chronophage et illisible pour les élèves.

Les atouts

  • J’ai des monstres mignons, mais le système des couleurs très visuel marche bien même dans les plus grandes classes (4eme) où j’insiste plus sur les énoncés. Je ne montre pas souvent le tableau global mais si je dis que la classe avait presque entièrement vert cela a un impact positif On se met des petits défis pour le projet suivant.
  • La mise en forme sous tableau permet de garder trace et de suivre mes élèves sur plusieurs années et ainsi de pouvoir garder trace des progrès (ou non) des élèves, mais également de jauger la corrélation avec mes actions de formation. 

 

Voila, un modèle à faire éevoluer. Vous pouvez utiliser et copier le bulletin à votre guise. Merci de mentionner la source! et si vous trouvez des pistes intéressantes dans cetarticle ou que vous utilisez le fichier, cela me ferait très plaisir d'avoir des retours dans les commentaires ou par mail

A bientôt pour d'autres aventures!

EMI ressources reflexion evaluation

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