Classe inversée et Centre de doc : la pédagogie du gloubi-boulga

Bon, je ne vais pas faire semblant que je n’étais pas au courant… De la même façon que j’évalue sans en avoir l’air, que je curricule sans y toucher, j’inverse en toute joyeuseté.

Mais comme également je suis toujours là du coin de l’œil sans que personne n’y fasse attention, je me débrouille toujours pour prendre ce qui m’intéresse et expérimenter gaiement, me planter, recommencer, discuter, m’adapter…

Gloubiboulga

Le grand drame de ma vie de prof-doc, c’est que je folâtre dans tous les sens et que soudain, en lisant des articles, je me rends compte de ce que je suis en train de faire… (Cf pédagogie de projet, compétences, taches complexes…). Il me semble que la préparation en amont liée à la pratique de la classe inversée peut correspondre à ma façon d’enseigner l’EMI.

 

L’intérêt de la classe inversée en tant que prof doc c’est surtout d’utiliser une plateforme où je peux centraliser les documents de travail, les memos de cours ou encore les capsules méthodologiques pour les rendre accessibles à tous moments aux élèves, car il n’y a rien de plus agaçant que de se retrouver face à un élève qui veut savoir absolument savoir comment on fait une bibliographie et qui a perdu sa fiche/ son classeur/son projet. C’est donc à partir de l’idée du bureau virtuel très inspiré par les sites de Pascal Bihoué que j’en suis naturellement venu à une pratique active.

En effet une fois, les problèmes logistiques évacués, c’est tout naturellement que cet accès aux ressources facilite le changement de posture pédagogique (Encore une fois, rien de révolutionnaire, la fiche de documents est désormais numérique, mais on bénéficie encore de l’attrait du numérique, le multimédia et un peu de ludification permettent assez souvent de motiver l’élève qui vient préparer ou tout du moins avec des questions sur les notions que je souhaite aborder. J’ai remarqué que ce sont les élèves parfois moins scolaires qui se posent parfois les questions les plus pointues (ou les plus incongrues !) et qui peuvent permettre d’ouvrir une discussion.

Ped inversee en emi

Ce qui change par rapport à mes cours habituels

Le travail préparatoire que je demande aux élèves. Cela consiste parfois visionnage de vidéos ou recherches ou préparation du cours Souvent je demande des petits défis : regarder le nombre de fois ou vous voyez de la pub, prendre note de la façon dont on s’informe à la maison ou regarder une vidéo (Ben oui quand même) Je vais essayer de systématiser ses petites taches préparatoires afin de travailler sur les représentations mentales de mes élèves (même si c’est pour mieux les déconstruire ensuite gnap gnap) Cela reprend la méthode interrogative, mais en intégrant un désenclavement, une dématérialisation par rapport au lieu et à la personne.  

Il me semble que cela peut marcher dans le cadre de l’EMI si on ne demande pas un travail excessif (10 min pour regarder une vidéo, lire 2 documents ou poser trois questions), sinon cela ne fera que décourager les élèves, mais je me réserve la possibilité de ces petits défis pour lancer les grandes séquences.

 Le rythme des séquences. Je travaille la dessus car j’ai tendance a faire de nombreux projets et a parfois être prise par le temps. Je suis souvent frustrée car mes élèves ont des questions, mais si je veux faire passer un certain nombre d’éléments qui me paraissent importants je n’ai pas toujours le temps de « libérer la parole ». Si je module mon enseignement et leur donne la possibilité de rencontrer les savoirs par la mise en application en classe, cela pourrait me permettre de travailler sur le dialogue (ce qui ne veut pas dire

J’avais commencé à établir des fiches contrat de recherche, mais je suis très intéressée par l’utilisation des plans de travail propose lors du congrès Clic2016.

 L’attitude du prof-doc Je suis habituée aux pédagogies actives, mais souvent cela me demande beaucoup d’activités. J’ai testé des études de vidéos individuelles où chaque élève est devant un ordi et doit répondre à des questions. Cela peut être angoissant, car on se sent un peu exclue. J’ai ensuite fait un sondage pour savoir si les élèves préféraient des visionnages a la maison, tous ensemble ou chacun devant son ordi. Une majorité aime bien à la maison, mais je n’ai pas eu de concluions certaines.

La créativité : On parle beaucoup de culture numérique, de formation à l’esprit critique, mais il me semble aussi qu’on demande de plus en plus à nos élèves de faire preuve de créativité et d’originalité Cette dimension selon mon point de vue n’est pas toujours mise en relief dans la pratique de la classe inversée où l’on considère que cette dimension est évacuée au début du projet lors de l’exploration et/ou lors des mises en commun. Je tiens pour ma part à ce que chaque projet débouche sur une réalisation concrète (affiche, article de blog, expose…) dont l’élève peut garder une trace et dont il se souviendra si ce n’est plus du moins différemment que du cours que je lui ai dispensé. (C’est ce qui ressort quand je fais mes bilans sondages en tout cas !)

C’est pour cela qu’il me semble que la pédagogie Gourbi Boulga est parfaite ! On prend un peu de chaque et on mélange… Comme pour la démarche d’investigation documentaire proprement dite, il me semble que la démarche pédagogique liée à l’appropriation des compétences info-documentaires doit se faire sous le signe de la découverte, de l’adaptation et des tâtonnements (comme pour la recette du Gloubi-boulga !)

Ainsi mes réflexions sur la méthode interrogative et les scénarios pédagogiques en EMI continuent d’évoluer en intégrant les possibilités offertes par la classe inversée.

Scenario interrogative

Version juillet 2016!

Methode hybride emi

C’est cet esprit que j’ai également retrouvé dans la contribution de Marcel Lebrun La classe inversée n’existe pas lors de sa conférence #clic2016 (compte rendu des Cahiers Pédagogiques )

Nous avons tous les ingrédients en main, il suffit juste de trouver la bonne manière de les arranger …

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