Valoriser les jeux littéraires au Centre de Doc

Dans ma panoplie de super prof-doc, je me fais une mission d’organiser des concours lecture sur tous les niveaux du CP à la 2nde. Néanmoins comme tous les autres humains, j’ai besoin aussi d’encouragements et de soutien (Oui, comme les animaux un petit chien !!!) Je m'étais déjà épanché dans les Cahiers Pédagogiques

Basique ment, ce que j’entends par concours lecture : une sélection d’une dizaine d’ouvrages par niveau (rallyes thématiques en primaire, sélections de romans adolescents à partir du collège) regroupant différents genres (romans policiers, fantastiques, science-fiction, récits de vie) de différents niveaux de lecture (2 livres plus « faciles », deux livres plus challenging !) et différents supports (BD, mangas, albums…) Dans chaque classe, je dispose deux ou trois exemplaires de chaque titre et les élèves ont en général un mois pour lire un livre. Selon les niveaux, différentes traces de lecture sont demandées du questionnaire de lecture au forum littéraire)

Donc l’an dernier, je me suis lancée dans une opération de grand nettoyage des concours lecture.

 

Etape 1 : Libérer les concours !

J’en étais arrivé à un point de frustration ou je corrigeais tous les questionnaires de tous les niveaux ( 700 copies sur le niveau Cm2 6eme uniquement ). Je pensais rendre service, mais en plus de m’épuiser, je me suis rendu compte que je ne permettais pas aux enseignants de s’approprier le projet et donc de s’investir dans ce projet. Même les plus motivés de mes collègues se lassaient car ils n’avaient pas de moyens de suivre les progrès ou les lacunes des élèves au niveau de l’organisation et de la compréhension des livres.

J’ai donc proposé une formule à la carte. Je mets à disposition tout le matériel pédagogique, questionnaires, fiches de suivi…et chacun est libre de s’approprier le concours dans les termes qu’il le souhaite. J’ai effectué un petit travail introspectif sur moi-même (Tout mon boulot lancé comme cela dans le grand océan d’Internet) et je suis parvenu à la conclusion que je ne suis pas devenu prof-doc parce que j’aimais les livres, mais parce que j’aimais en parler et que donc si par mes questionnaires de lecture que j’avais fait pendant mes vacances, je pouvais favoriser les projets de mes collègues, voir d’autres enseignants, et bien, que vogue le navire !

 

Etape 2 : Vendre la lecture comme un Ferrero Rocher.

En plus de lâcher prise sur mes fameux territoires réservés de concours lecture, je me suis également décidée à envelopper ce petit délice, un peu comme le Nutella dans le Ferrero Rocher. Autant en rajouter un peu pour la route. J’ai donc décidé de me la jouer bien américaine et de mettre en place une véritable stratégie marketing. L’organisation des concours lecture en elle-même veillait déjà à allier un versant scolaire (partenariat avec les enseignants de français, note de lecture dans la moyenne) et un versant plus ludique (compétition de lecture, classement remise de prix au mois de juin sous forme d’une petite cérémonie et lots sans rapport avec la lecture : carte cadeaux ou places de cinéma). Néanmoins, pour redonner un nouveau souffle à ma créativité et éviter les sempiternels soupirs quand je rentre dans les classes avec ma merveilleuse sélection pour l’année, j’ai voulu développer le coté évènementiel et festif. Avec l’aide d’un ami graphiste, nous avons donc réalisé une campagne de promotion  avec des affiches pour les classes, des marques pages … des objets promotionnels : mugs et tshirts pour les enseignants

Sacok Tasse

 

C’est « so American » Il n’empêche, cela m’a redonné l’énergie et l’envie de vendre ces concours lecture. Les enseignants abordaient leurs t-shirts le jour où les élèves devaient rendre leurs livres.

L’habit ne fait pas le moine mais bon… Quand j’ai contacté une auteure Elizabeth Ross pour venir faire des animations, je présentais le « festival littéraire » Ben ça, en jette un peu quand même ! Un petit article par ci, un petit twitter par la et hop c'est la célébrité! J'ai meme un #festivallitterairela

Etape 3 : Il n’y a pas de petites victoires

J’essaie maintenant d’aborder le festival littéraire comme une occasion de rencontres, de discussions, de moments forts autour des livres. Les six premiers mois, je tiens un compte rigoureux des prêts et comptes rendus de lecture, puis je prends le temps et je donne le temps aux élèves. Les plus petits lecteurs auront lu 4, 5 voire 6 livres en lecture cursive durant l’année. Et les lecteurs les plus scolaires iront jusqu’au bout en prolongeant même parfois avec des livres bonus (Ils lisent  trop ces enfants !). Parfois certains lecteurs très bons ne se retrouvent pas dans le concours car ils ont des habitudes de lecture personnelles très efficaces, mais j’essaie de les convaincre de jouer le jeu car justement cela peut leur permettre de sortir de leurs bulles de lecture et de découvrir des livres qu’ils n’auraient jamais choisi de prime abord (pas le bon format, pas le bon genre…) et justement d’ouvrir leurs horizons culturels.

Je suis parfois insatisfaite, frustrée, fatiguée, mais au bout du compte car mes élèves de terminale (Avec lesquels j’attaque un concours philo) me disent « Ah oui, on n’a qu’a faire des cafés littéraires comme en 3ème », là, revêtue de mon magnifique t-shirt du Festival littéraire, je me sens invincible !

Suplib

 

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire