Collège 2016: La place de l'EMI

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  • Le 12/05/2015
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Des mots clefs: interdisciplinarité, compétences, Education aux Médias...apparaissent dans la réforme des  programmes. Et pourtant, le devant de la scène du débat politico-médiatique est occupée par le conflit Anciens/Modernes à propos des langues et de latin.

Habitant à l'étranger et de formation Lettres classiques, je suis entièrement pour un échange, une discussion sur ces thèmes, mais j'essaie également, par pur intêret professionnel de regarder les grandes perspectives proposées en SVT, en maths voire en physique. Et alors, quid de l'EMI...

Les compétences infos-documentaires semblent pourtant se tailler la part du lion :une nomenclature officielle apparaissant au début des programmes avec trois grands axes de travail, et une inscription en filigrane dans les EPI (Enseignement Pratiques interdisciplinaires). 

Si je me tiens au courant de ses débats autour du collège 2016, c'est parce qu'en bonne paroissienne de la documentation, je prêche pour ma chapelle. Mais nul n'est prophète dans son établissement et l'un des plus douloureux compliment de ma carrière est venu d'un prof d'histoire me disant " Tu pourrais être une super prof!" à la suite d'un projet au CDI.

Je me sens enseignant, j'ai des objectifs, je me tiens au courant des innovations pédagogiques, des outils technologiques qui pourraient faire évoluer ma classe. Je ramasse des copies, je corrige des exposés, je valide des compètences...Je me réfugie également derrière mon bureau pour ne pas assister à l'intégralité des conseils de classe, même si à l'occasion, je fais passer un "commentaire" sur les élèves.

Je crois aux compétences, comme ciblées par l'enseignement de l'EMI dans les programmes Collège 2016 et je crois à la pedagogie de projet, sans pour autant concéder à "l'abaissement ambiant de niveau" J'ai passé mon CAPES en 2000 avec sous le bras l'ouvrage de M. Zakhartchouk L'enseignant, un passeur culturel 1 et je n'en démordrais pas, les IDD, TPE et PPCP auxquels j'ai assisté et participé dans tous les établissements de ma carrière ne sont pas un détour dans les apprentisasges, mais simplement un autre chemin, alliant parfois ludique, technologie et conscience du travail bien fait.

L'écueil principal de ces dispositifs, morts de leur belle mort étant bien entendu qu'ils reposent uniquement sur la motivation et l'investissement des enseignants. Bien sûr d'aucun ne seront pas intéressés Est-ce qu'il faut pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain et oublier le nombre d'enseignants motivés innovateurs et existensialistes (car le métier d'enseignant relève parfois d'une foi profonde en la culture humaniste)? Ces enseignants qui envahissent la toile de blogs, qui mutualisent et expérimentent dans la classe  parfois bras dessus/ dessous avec les professeurs documentalistes, on leur propose aujourd'hui de gagner en liberté pédagogique, on leur fait confiance pour être les  guides éclairés de leurs prpores élèves et faire des choix pédagogiques adaptés au terrain.

Quelle étrangeté que le changement? On me dira que l'on sait toujours ce que l'on perd,et non pas ce que l'on gagne... Et si parfois, on avait seulement tout a gagné et à construire et on se lancait corps perdu dans cette nouvelle aventure que nous propose le college 2016.

Il ne s'agit pas pour autant en bon petit soldat de l'institution d'avancer en aveugle mais de discuter calmement de notre avenir organisationnel et de l'avenir tout court de nos élèves

 

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