Jour de colère

A deux jours des vacances, mon téléphone s’est rempli de bruit et de fureur … Quelle vie de prof-doc ! Il y a hélas bien longtemps que je n’attends plus de reconnaissance institutionnelle en tant que prof d’une part , en tant que prof doc encore moins… Et quel dommage … Le métier de prof doc est une véritable spécialité française (comme les pains au chocolat, les macarons et le Mont d'Or...) et est très recherche dans les établissements français a l’étranger. Les « teachers librarians » se retrouvent dans de nombreuses écoles autour du globe, sans parfois avoir eu la formation au CAPES ce qui fait qu’elles se forment souvent sur le terrain. Et au lieu de se réjouir de cette singularité, on adresse le message le plus condescendant possible à l’ensemble d’une profession.

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De mon côté, je pense personnellement que j’ai un boulot extraordinaire loin d’être facile, demandant une énergie et une capacite d’adaptation qui sur le long terme peut logiquement s’amenuiser mais qui nous permet de ne pas rester dans des petites cases, de penser plus grand (des projets de niveaux) , plus loin (un véritable curriculum transversale) , plus beau (des productions, des expos, des vidéos, des émissions radio …) et quelque part, cet horizon de possibles énervent, indisposent. Avec un peu de recul, je me suis aperçu que les soucis de communication que j’ai parfois pu avoir avec des enseignants ou des interlocuteurs venaient souvent d’un peu d’envie : on jalouse je pense, notre « liberté pédagogique » Et comme dans beaucoup de situations, on voit le métier de profdoc par le petit bout de la lorgnette. Et je sais que c’est par exemple de ma faute, je suis tellement enthousiaste pour tout que je rends mon métier « facile » et « enviable » MAIS je bosse tous les week-ends, j’ai le cerveau en alerte a chaque instant, je dois mettre en place des systèmes d’organisation qui frôle la bureaucratie du procès de Kafka, et je dois sourire en réparant la photocopieuse (Je hais la photocopieuse...)

D’un autre cote, j’ai couru toute la journée du 17 décembre bien remplie de projets allant dans tous les sens (oui l’emploi du temps du prof doc est aussi une alternance de creux et de tempête souvent dans les moments les plus compliques : avant les vacances au mois de juin à la fin de l’année, Quand tout le monde ralentit le rythme, nous sommes au taquet (inventaire, retours, projets de rentrée, partenariat ) J’ai donc eu cours toute la sainte journée 7h quasi non stop mais les quelques instants de pause que j’ai grapillé, j’ai adoré regarder tous les projets proposés certes sous la banderole de la colère, mais tellement riches et inspirants. Et c’est aussi une autre de mes constatations : nous travaillons dans l’information et la communication Alors communiquons : une photo, un mail, une présentation d’un projet a l’équipe des profs de français, puis une discussion a la cantine avec les profs d’EPS …. N’importe quoi (J’essaie d’éviter les projets devant la porte des toilettes de la salle des profs. Hélas il semble que l’endroit soit propice à des discussions…)  Le prof doc n’a souvent aucune lisibilité, ce qui se transforme par méconnaissance ou parfois par mauvaises intentions souvent en un manque de légitimité.

Un énorme bravo pour ce jour de colère, parfois ca fait du bien et en tout cas je me rappellerais cet épisode avec un grand sentiment de fierté pour ma profession et de solidarité pour mes copains/ copines de « bibliothèque » (ah non on dit CDI, CCC, profdoc…En fait en vrai, nous sommes professeurs en Sciences de l’Information et de la Communication… A mettre sur mon casier mais ca dépasse.) Je continuerais donc a checker mon compte twitter et insta pour redécouvrir les jolies idées, l’enthousiasme le dévouement et la passion des supersprofdocs  Merci pour le cadeau !

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