Parler des infos que ce n’est pas toujours évident avec les élèves. La multiplication des infos fausses ou manipulées est un sujet qui peut être sensible à aborder dans le cadre de la classe.Dans le cadre d’une séquence consacrée à la fabrique de l’information avec les classes de troisième, en partenariat avec le professeur de français, nous avons décidé de mettre en place un jeu de piste autour des infox: c’est ainsi qu’est née l’idée de l’Escape news .
Il s’agissait de l’activité finale d’une séquence autour de la fabrique de l’information avec notamment des chapitres sur le métier et la déontologie du journaliste ainsi que l’importance de la vérification des sources. Lors de la semaine de la presse, les élèves ont eu l’occasion de rencontrer des journalistes qui ont parlé de leur métier et ont insisté sur l’importance de la vérification des sources avant la publication de l’information. Nous avons également travaillé sur le cas de la mort de Martin Bouygues un exemple d’information fausse qui a été démentie par la suite.
Plutôt que de travailler sur la conception d’infox qui peut parfois devenir problématique assez rapidement, nous avons choisi de faire un jeu de rôle ou les élèves seraient en position de journalistes. Ainsi, par groupes de deux, les élèves avaient deux informations à vérifier dans l’enceinte de l’école en trouvant deux sources deux sources différentes minimum : ils avaient le droit à des sources dites « mortes » c’est-à-dire des sources d’archives ou documentaires (Internet, magazine etc…) et des témoignages ou des interviews de personnes clés à fin de valider ou d’infirmer ces informations.
La majeure partie du travail a été de « fabriquer » les informations à vérifier . Nous nous sommes basés donc sur des éléments relevant de l’histoire de notre école par exemple des locaux, d’histoire du quartier ainqi que sur des informations plus personnelles sur les professeurs en ayant bien entendu leur accord préalable. La séquence a duré une heure dans laquelle les élèves devaient circuler dans l’établissement à fin de trouver les sources fiables pour leurs informations.
Une mise en commun a ensuite permis de réfléchir sur les différentes informations. Cela a permis de mettre en relief plusieurs choses auxquelles nous n’avions pas pensé : certains témoins n’ont pas toujours la légitimité pour répondre aux questions et valider l’information. Ainsi si un surveillant parle de l’emploi du temps d’un professeur, on pointe du doigt le fait que la source pouvait ne pas être totalement fiable et on en profite pour discuter autour de l’idée de « source spécialisée». D’autre part, nous avons également parlé du fait que en toute bonne volonté ,les témoignages pouvait s’avérer limités ou faux c’est-à-dire que pour faire plaisir, on répondait à une question sans avoir de preuves ou suffisamment d’informations : on se retrouvait donc avec une opinion plutôt qu’une information.
La mise en place a demandé un petit peu d’organisation pour avoir les personnels disponibles sur le créneau, mais ce fut une belle expérience car cela impliqué de nombreuses personnes dans l’établissement et a été très formateur pour les élèves qui se sont rendus compte de la difficulté de trouver deux sources fiables. Il fallait également prendre en compte la formulation des informations : une partie de la proposition pouvait être correcte tandis que le reste était faux ou invérifié. C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons participé à ce jeu et nous pensons que c’est vraiment une activité très intéressante pour la diffusion et l’évaluation des informations. Cela a également ouvert un débat sur la publication sur médias sociaux où on poste parfois des informations sur la base de ragots ou de racontars sans les vérifier au préalable. Les élèves à travers ce projet ont vraiment pu se rendre compte des particularités du métier de journaliste et du traitement de l’information par rapport à la simple communication .